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D'un clocher à l'autre… BUXEUIL

Buxeuil dont le nom viendrait de "buis", connut un peuplement précoce, attesté par les épées et les haches de l'époque gallo-romaine découvertes au lieu-dit de Lilette. Près de Vaugibault, on découvre une voie romaine bien conservée. Tout près, un oratoire en ruine, Notre-Dame de Vaugibault, marque l'emplacement d'un monastère disparu, où l'on venait en procession autrefois.

Ce petit village fut la terre natale de deux personnalités. D'abord, en 1867, naquit René Boylesve qui fut élu à l'Académie Française. Ses romans prirent souvent pour cadre notre région. Le 4 juin 1881, naquit J-Baptiste Chevrier qui devint célèbre sous le nom de René de Buxeuil dans les cabarets de Montmartre comme compositeur de chansons.

Église Saint-Pierre de BUXEUIL

Ce sont très probablement les seigneurs de Buxeuil qui ont fait ériger, sur leur fief, à côté de leur château, l'église Saint-Pierre-ès-liens, datée, du moins pour la nef, du 11ème siècle.

Peu à peu, un bourg s'est constitué tout autour, donnant ainsi naissance à la paroisse de Buxeuil. Des agrandissements se sont vite révélés nécessaires, la population augmentant, et l'imposant clocher est apparu au 13è s., rappelant à tous, nobles ou manants, par sa taille et par le son de ses cloches, la présence de Dieu parmi les hommes et le devoir de chaque chrétien.

La tour du clocher, quadrangulaire, repose sur un énorme pilier obstruant une partie de la nef, et contenait, jusqu'à la Révolution, trois cloches, fondues plus tard, mais dont la moyenne dénommée "Barbe" survécut jusqu'en 1817.

Puis, au 14è s., pour compléter l'édifice, est ajoutée une flèche. Quatre croix de fer, aujourd'hui disparues, ornaient alors l'entablement carré, et une cinquième surmontée d'un coq girouette portait à 34m66 la hauteur totale de ce géant de pierre ! (On se souvient d'un jour de janvier 1994 où le père Colaisseau accompagné de M. le Maire, des architectes, des tailleurs de pierre et de M. Musseau, se hissa jusqu'au sommet pour la bénédiction du nouveau coq !)

Au 15ème s. l'église s'est étoffée : un chœur, puis une chapelle seigneuriale voûtée construite par Jean de Chergé, placée bien sûr sous le vocable de Saint Jean ; pour leur commodité, les seigneurs ont fait percer une porte privée (murée par la suite) dans le mur septentrional de la nef afin de passer directement de leur jardin attenant, à l'église...

Placée sur les berges, l'église, ainsi que le château voisin, subit de nombreuses crues comme l'attestent les registres paroissiaux et les échelles gravées sur ses propres flancs. Maintes fois, elle a été livrée à l'assaut des flots de la Creuse en folie, semblable à une gabarre sur la rivière, ces drôles de bateaux à fond plat que des hommes en témoignage ont représentés sur ses murs.

Voyant leur bourg fréquemment inondé, les seigneurs de Buxeuil ont encouragé très tôt l'expansion, certes éloignée, d'un faubourg situé en face de La Haye: "Le Bout-du-Pont-La-Haye" rapidement pourvu d'une chapelle (Saint-Jacques). Celle-ci fait alors relais avec Saint-Pierre-ès-liens, le curé y célébrant régulièrement la messe.

Entretenue avec constance, depuis ses origines, et tout récemment encore, l'église Saint-Pierre porte la marque de bien des aménagements et réparations, mais cette allure quelque peu composite n'est point dénuée de charme... Sylvie GARNIER.